Depuis plusieurs jours, une multitude d’articles sont publiés sur des sites Internet africains au sujet d’un conflit d’actionnaires au sein de la société minière allemande Pearl Gold AG. De manière brutale, et souvent insultante, le PDG de Pearl Gold, Michael Reza Pacha, est systématiquement pris à partie. De quoi laisser penser à une tentative de désinformation digitale.
La société Pearl Gold AG a certes des activités minières au Mali, mais il s’agit d’une entreprise allemande, basée à Francfort, et dont la notoriété demeure limitée (y compris outre-Rhin). Une entreprise qui affole pourtant depuis une quinzaine de jours de nombreux sites et blogs africains, de Dakar à Bamako en passant par Abidjan.
Et non seulement tous ces sites se passionnent pour les luttes d’influence d’une entreprise de la Ruhr, mais ils adoptent tous à l’unisson une ligne éditoriale clairement hostile à l’une des forces en présence ; en l’occurrence celle du PDG, Michael Pacha Reza.
Avec un style fleuri, le site Confidentiel Afrique évoque par exemple la « descente implacable aux enfers de Michael Reza Pacha » en assurant que « les masques tombent » et que son « entêtement l’a mené à la déroute ».
Plus troublant encore que ces curieuses coïncidences, des publicités Google ont été placées sur le nom de l’homme d’affaires. Des publicités qui renvoient vers un site compilant des accusations diffamatoires à l’égard de Michael Reza Pacha affirmant, entre autres calomnies, que ce dernier serait recherché par la police de Dubaï.
Des pratiques illégales qui posent de lourdes questions éthiques. Tous les coups sont-ils permis en matière de luttes d’influence et de contrôle de groupes industriels ? Le Web assure-t-il une impunité totale à de tels agissements en rendant impossible l’identification de leurs auteurs ? La question se pose.